Que peut-on dire, que peut-on faire sous la tyrannie? Il est sénateur et avocat, il s'appelle Publius Cornelius, il a pour surnom Tacite. Autour de lui les gens tombent. Il n'est pas encore écrivain mais seule la littérature pourrait être à la hauteur des événements qu'il traverse. Sa femme, Lucretia, décide de se rendre au palais impérial pour plaider la clémence auprès d'un souverain qui tue comme on éternue. La scène est à Rome, au premier siècle, sous le règne de Domitien.
Au printemps 1922, des Américains d'Hollywood viennent tourner un film à Nahbès, une petite ville du Maghreb. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels, colons français et jeunes nationalistes épris d'indépendance.
Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d'autres se trouvent alors pris dans les tourbillons d'un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Certains d'entre eux font aussi le voyage vers Paris et Berlin, vers de vieux pays qui recommencent à se déchirer sous leurs yeux. Ils tentent tous d'inventer leur vie, s'adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s'aimer.
De la Californie à l'Europe en passant par l'Afrique du Nord, Les Prépondérants nous entraînent dans la grande agitation des années 1920. Les mondes entrent en collision, les êtres s'affrontent, se désirent, se pourchassent, changent. L'écriture alerte et précise d'Hédi Kaddour serre au plus près ces vies et ces destins.
Un homme rêve de retrouver une femme qu'il a aimée. Un maître espion cherche à recruter une taupe. Leurs chemins se croisent. Cela s'est passé au XX? siècle. Des tranchées à la chute du mur de Berlin, Hédi Kaddour croise les destins d'un journaliste français, d'un écrivain allemand, d'une cantatrice américaine, d'un maître espion berlinois, d'une certaine taupe française... et entremêle avec maestria politique, vie intellectuelle et artistique, guerres et manoeuvres diplomatiques. Une fresque d'Histoire, d'amitié et de passion, doublée d'un roman d'espionnage trépidant, au souffle poétique puissant.
Une Angleterre en crise, dans les années 1920, entre manifestations ouvrières et agitation fasciste.
Que peut-faire quand on est une femme seule ou un officier démobilisé dans un pays de chômage et de troubles, et qu'il faut survivre ? L'histoire qui suit a fait à son époque cinq colonnes à la une des journaux, puis elle a disparu. J'ai pensé qu'elle valait la peine d'être racontée dans un roman.
« Il y a longtemps, j'ai découvert devant les images d'un livre de géologie que les pierres montaient des profondeurs de la terre, jusqu'à ce que le vent, la pluie, une main, un jour ou l'autre, s'en emparent.
Il en va de même pour les notes de notre vie quotidienne, celles dont on voudrait faire des pierres écrites, notes de passant, notes de spectateur, de lecture, d'écriture, croquis, ricochets de conversation... Elles viennent toujours de plus loin qu'on ne croit. » Hédi Kaddour.
« Un sujet, un verbe, un complément. Et pour les adjectifs, vous viendrez me voir ». Telle est la consigne que les rédacteurs en chef sont censés donner aux jeunes journalistes débutants. La bonne phrase du journaliste fait, en effet, penser au coup de pinceau de l'aquarelliste: pas le temps de lécher la besogne, car le soleil va disparaître ; pas le temps d'un retour, car on ne ferait que diluer; pas non plus trente-six choses à déployer, car il n'y a qu'un angle de prise de vue.
Dans ce guide, l'auteur se saisit d'une phrase, de quelques lignes d'un paragraphe parues dans la presse, les décortique, les analyse, les critique pour montrer comment ils répondent ou non aux exigences de l'écriture journalistique.
Au bout du chemin il reste pourtant ce paradoxe en finir avec les croyances, mettre à nu le mal qu'elles incarnent, et croire quand même en la poésie sans que cette croyance aussitôt ne la tue.
Ce dont témoignent à leur façon les derniers rôles que s'octroie Joseph Brodsky en ses poèmes : chanteur désincarné, enquêteur rendu fou par la splendeur des couchants, débris rêveur, ou charogne devenant apothéose de particules. Le XXe siècle n'aura pas peu contribué à liquider les illusions des voyants. Qu'importe, écrit le poète : Sur ma rétine il y a une pièce d'or, Elle suffira pour toute la longueur des ténèbres.
Il y a le monde, ses chantiers, ses jardins, ses bassins, ses bacchus, la grande manif, un os entre deux chiens, des robes chaudes et l'eau gelée, la pie qui chante, un pays de cocagne, la Librairie du Scarabée, la vieille compagne, le vin nouveau, la sieste en Seine-et-Marne, une ombre tiède et la halte en montagne, Sardanapale, la tentation derrière l'église, tête de noeud, la fête, un grand pianiste et le bruit du torrent. Il y a la poésie des autres, qu'on aime lire et réciter, les promenades en ville ou en forêt, la première heure du matin entre l'or et la peur, les travaux et les jours, et pour toujours aux prises avec la matière et l'histoire, un désir de poésie...
«Or il y eut celle-là, le sexe illuminé Par l'incendie de la ville. Mais fini pour Hélène ! Désormais les vierges seront Elles-mêmes le pur désastre, L'aube claire et mauvaise, ellipse Insupportable. D'ailleurs elles rusent, Et savent bien quand un arbre est malade.» (Acrostiches pour Vladimir Holan, III)
«Les mots savent le monde. Il faut simplement apprendre à faire avec eux toutes les erreurs. On commence avec demeure, et puis maison n'est pas si mal. Il y a la promenade, les groseilles ou le simple mur d'une ferme qui peut faire pivoter autour de lui la plaine, les heures, ou un grand conflit, comme pivote autour d'une voyelle la masse inattendue du langage. Il y a aussi le voisin dans le métro, regard tendu vers une exacte fenêtre allumée. Ce travail inépuisable, on peut l'appeler poésie. Et puis il faut de temps en temps conclure, c'est la page elle-même qui le réclame, dans un effet de boucle qui laisse à la fois seul et très dépendant de ceux qui liront : on peut appeler cela poème. Fini pour cet instant et cet espace. Il reste bien sûr des choses à dire, que le poème précédent avait débusquées : l'appel du poème suivant. Il y a aussi la poésie des autres, qu'on aime lire et réciter. Il y a la ville ou la forêt. Il y a - toujours aux prises avec la matière et l'histoire - le désir de poésie.» Hédi Kaddour.
Au printemps 1922, des Américains d'Hollywood viennent tourner un film à Nahbès, une petite ville du Maghreb. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels, colons français et jeunes nationalistes épris d'indépendance. Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d'autres se trouvent alors pris dans les tourbillons d'un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Certains d'entre eux font aussi le voyage vers Paris et Berlin, vers de vieux pays qui recommencent à se déchirer sous leurs yeux. Ils tentent tous d'inventer leur vie, s'adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s'aimer. De la Californie à l'Europe en assant par l'Afrique du Nord, Les Prépondérants nous entraînent dans la grande agitation des années 1920. Les mondes entrent en collision, les êtres s'affrontent, se désirent, se pourchassent, changent. Pierre-François Garel restitue l'écriture alerte et précise d'Hédi Kaddour et retrace avec talent ces vies et ces destins. L'écoute en classe de ces CD est autorisée par l'éditeur.
Dans Le Peuple, Michelet a cette phrase à propos des élèves des grandes écoles fondées en l'an III par la Convention : « Spectateurs de l'invention continuelle de leurs maîtres, ils allaient inventant aussi. » Jean Goldzink n'a jamais voulu passer pour un maître, mais il est un inventeur de cette sorte. Pendant près de quatre décennies passées à l'Ecole Normale Supérieure de Fontenay/Saint-Cloud/Lyon, il a lu et relu les textes de la littérature française en y cherchant ce qu'ils apportent de singulier, de fort, de neuf. Il a formé des générations d'enseignants-chercheurs à ce type d'enquête, dans le double souci de la trouvaille et de l'élégance. Ses élèves et collègues lui rendent ici hommage avec une quarantaine d'études, explications d