Il a quitté la ville une nuit d'hiver pour rejoindre, au bord de la rivière, son territoire originel. C'est là que la machine à remonter le temps s'est mise en route et qu'il a retrouvé, intact, l'enfant qu'il fut.
Timothée de Fombelle se lance dans la quête si difficile de « capturer l'enfance ». Neverland est un livre pluriel, livre d'aventure, livre mémoire, livre rêve avant tout où les sauterelles ont la taille des géants et des fées se cachent dans les rideaux. Timothée de Fombelle, ce « Jules Verne déjanté » tel que le définit Erik Orsenna et trouve ici le passage secret vers le pays de l'enfance, celui que nous portons tous en nous. Son écriture est à son image, vibrante, fiévreuse. Elle contient toute la fougue romanesque qui habite ses romans pour la jeunesse.
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n'est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons...
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été, une chaleur accablante s'abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale.
La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.
J.-Cl. Grumberg
« Raconter Vivian Maier, c'est raconter la vie d'une invisible, d'une effacée. Une photographe de génie qui n'a pas vu la plupart de ses propres photos. » Disparue dans la solitude et l'anonymat, Vivian Maier, Américaine d'origine française, a arpenté inlassablement les rues de New York et de Chicago pour photographier, avec une profonde sensibilité, les plus démunis, les marginaux, ceux qui, comme elle, ont été oubliés par le rêve américain.
Dix ans après sa mort, Gaëlle Josse nous livre le roman d'une vie, un portrait d'une rare empathie, d'une rare acuité sur ce destin troublant, hors norme, dont la gloire est désormais aussi éclatante que sa vie fut obscure.
Quand Salina meurt, il revient à son fils, qui a grandi seul avec elle dans le désert, de raconter son histoire, celle d'une femme de larmes, de vengeance et de flamme. Laurent Gaudé réinvente les mythes pour écrire la geste d'une héroïne lumineuse et sauvage.
Pour Christiane Taubira, la nuit a souvent été une complice, une alliée, une sorte de soeur intime, un moment particulier.
C'est la nuit des chansons qu'on adore et dévore, la nuit du sommeil qui refuse qu'on annonce la mort d'une mère, la nuit des études passionnées et des yeux en feu à force de scruter les auteurs sacrés, la nuit qui ouvre sur les petits matins des métros bougons et racistes. C'est aussi la nuit des militantismes, de la Guyane qui se révolte, des combats furieux à l'Assemblée autour du mariage pour tous. C'est enfin la nuit d'un tragique vendredi 13, bientôt suivie de celle où l'on décide d'un adieu.
Jean Rolin part sur ses traces de Lawrence d'Arabie aujourd'hui, au Moyen Orient. En 1909, l'année de son 21e anniversaire, Thomas Edward Lawrence (1888-1935), qui n'est pas encore "d'Arabie", entreprend en plein été une marche de près de 1800 kilomètres, au Moyen-Orient, afin de visiter quelque 35 châteaux-forts datant de l'époque des Croisades. Lors des trois étés précédents, il a parcouru la France à bicyclette, visitant presque tout ce que ce pays compte de châteaux-forts afin d'étayer sa thèse de fin d'études à Oxford, consacrée à "L'influence des Croisades sur l'architecture militaire en Europe".
Crac est le récit d'un voyage effectué en 2017-2018 au Moyen-Orient. Guidé par les lettres de Lawrence, Jean Rolin est parti à la découverte de châteaux tels Beaufort dans le sud du Liban, en Syrie le Crac des chevaliers (ou Krak), le château de Saône/Saladin, ou encore la forteresse de Kerak en Jordanie, auxquels des conflits récents ont conféré un regain d'actualité. Mais Jean Rolin fait bien plus que mettre ses pas dans ceux de Lawrence d'Arabie, il nous confronte subtilement aux errements de notre histoire et à ses propres mésaventures.
Chef d'entreprise prospère, marié et père de famille censément comblé, Gorô se voit contraint de reconsidérer l'équilibre de son existence et de se regarder en face le jour où toutes ses convictions sont ébranlées.
Jean Dorseuil a quinze ans quand il est envoyé dans un pensionnat militaire, le Prytanée de La Flèche. Il y découvre la camaraderie avec Frémiot, Rival, Tanguy, mais aussi la promiscuité grossière, la comédie des rapports de force, la violence absurde du règlement. Il s'en détourne, s'enferme la nuit dans la bibliothèque, et la devise de Descartes - ancien pensionnaire du Prytanée - devient la sienne : «Je m'avance masqué».
Pamina habite en montagne avec son compagnon Nils. Elle se sait entourée par un clan de cerfs qui lui demeurent mystérieux, jusqu'au jour où Léo, un photographe animalier, lui propose de les guetter ensemble. Tandis qu'elle s'initie à la vie du clan, affrontant la neige et le givre avec pour seul équipement un filet de camouflage, une paire de jumelles et des carnets, elle raconte sa peur de la nuit, les futaies sous la lune, la magie de l'inconnu et le plaisir d'attendre, incognito, l'apparition des cerfs. Mais Pamina découvre un monde plus cruel que celui du règne animal, celui des hommes, car un massacre se fomente...
Un roman qui se lit comme un thriller, plein de poésie, de chagrin et de colère, sur la disparition de la beauté dans la nature et les ravages que l'homme y opère.
Aujourd'hui, lendemain de l'arrivée d'un cirque en ville, lendemain de l'exposition au Grand Hôtel, lendemain d'un jour qui n'était encore la veille de rien de particulier, d'aucun événement remarquable, aujourd'hui donc, aux aurores, sur le site de l'ancien port de marchandises, le moral n'est pas au beau fixe. Il y a de l'agitation... Un groupe de fauves s'est échappé durant la nuit. L'inquiétude se propage avec la rumeur. Qui a peur, à présent, d'être dévoré? Et par qui?
Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d'une quête qui, au-delà des vastitudes de l'espace arctique, va lui révéler son monde intérieur.